mercredi 31 janvier 2018

Pomme d'Api - 28 janvier 2018 - Que d'émotions...

Une fois n'est pas coutume, mais à spectacle exceptionnel,
compte-rendu exceptionnel !


Jean-Christophe renouant avec les opérettes en 1 acte de Jacques Offenbach à Briançon, nous a proposé ce dimanche 28 janvier Pomme d'Api, opérette créée en 1873. Mais au préalable notre maestro nous offrit, comme il en a l'habitude, quelques mises en bouche musicales mettant en valeur les talents de nos amis chanteurs et musicien autour de visages bien différents de ce génial homme de théâtre qu'était Offenbach.







D'abord un Offenbach sensible et touchant voire nostalgique avec un extrait de Fantasio interprété par Xavier Mauconduit accompagné au piano par Diego Mingolla.







Ensuite un Offenbach composant une musique délicate et sublime avec la mort d'Eurydice dans Orphée aux Enfers, un grand moment de poésie interprété par Aude Fabre accompagne au piano par Diego Mingolla.









Enfin un Offenbach pratiquant l'art de cultiver les contrastes, passant d'une romance d'une infinie tendresse à la bouffonnerie la plus délirante, avec un extrait de Madame l'Archiduc interprété par Franck Thézan accompagné au piano par Diego Mingolla.





Et pour clore ces préliminaires avant de savourer notre petite comédie légère à la morale édifiante, notre conteur nous invite à un petit intermède musical, laissant la parole ou plutôt la musique à notre talentueux pianiste, le plus offenbachien des musiciens italiens d'aujourd'hui, Diego Mingolla qui exécuta avec virtuosité La Polka du Mendiant, "anecdotée" par Jean-Christophe sur l'origine du titre.

L'auditoire pris plaisir à se délecter de ces mises en bouche en laissant exploser sa satisfaction par des salves d'applaudissements après chaque interprétation…

Pomme d'Api, pour Jean-Christophe Keck, "est un véritable concentré du génie Offenbachien et c'est peut-être sa meilleure pièce en un acte. Tout comme le livret, la musique est délicieuse, sensible et spirituelle, parfaitement équilibrée entre tendresse et bouffonnerie. C'est pour cela qu'il est indispensable que les interprètes soient d'aussi bons comédiens que d'aussi bons chanteurs."


La ravissante Pomme d'Api (Catherine) est, plus que d'autres imprégnée de cette ambigüité qui reste la marque de fabrique d'Offenbach. Ses auditeurs passent sans transition d'une situation hilarante à une atmosphère pleine d'une déchirante mélancolie et de nostalgie romantique devant un bonheur perdu. "Le théâtre lyrique de l'époque (1873) veut des intrigues sentimentales et aimables, traversées de gros chagrins, mais poivrées désormais de quelques situations risquées."

"L'intrigue est fragile comme un soufflé" disent certains, basée sur trois personnages : une jeune femme, Catherine qui joue à la domestique (Aude Fabre), son amant Gustave (Xavier Mauconduit) qui vient de l'abandonner pour des raisons bassement matérielles, et l'oncle de ce dernier Amilcar Rabastens (Franck Thézan) qui vient de la recruter (sans savoir qu'il s'agit de Pomme d'Api) personnage quelque peu licencieux, mais prêt à pardonner… à l'un comme à l'autre en suggérant les modalités du mariage !











Et puis, quel fabuleux trio, à la fois musical et gastronomique, que celui formé par nos trois truculents personnages qui racontent comment faire cuire des côtelettes, à l'image du "quintette des truffes" du Fifre Enchanté ou des couplets de la poularde dans La Créole "qui ne sont qu'hymnes aux plaisirs et aimables invitations à passer à table."

La magie d'Offenbach ayant opéré sans conteste, ce trio accompagné au piano par Diego Mingolla, dirigé par Jean-Christophe Keck, se retrouvera trissé à la demande d'un public enthousiaste jamais rassasié de côtelettes bien cuites et grillées à souhait, et qui nous quittera sous un tonnerre d'applaudissements !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire